La recherche
L'Institut du Thorax
Les dons de Sauve ton Coeur reviennent au laboratoire de recherche de l'Institut du Thorax, ces dons permettent d'acheter de nouveaux équipements entre autres. Vous pouvez si vous le voulez en découvrir d'avantage sur cet institut nantais en cliquant ici.
Celui-ci se lance dans des vidéos afin de mieux faire connaître ses projets de recherche :
Les métiers de la recherche
Comment devenir chercheur ?
C’est une question que l’on me pose souvent, en cours, en soirée… Cette question mérite qu’on y passe un peu de temps, en effet, en France, les études longues sont généralement mal considérées (paradoxalement il y a de plus en plus d’étudiants sur les bancs de la fac).
Pour être chercheur, il faut avoir un doctorat, mais en soit c’est quoi un doctorat ? En fait, je suis docteur mais pas médecin (encore un truc qui pose souvent problème). Il faut donc une thèse de doctorat mais celle-ci doit correspondre au domaine de recherche, par exemple : philosophie, écologie, biologie… Les domaines sont très variés. Les doctorats de pharmacie, vétérinaire, médecines, sont des thèses spécialisées et ont finalement peu à voir avec la thèse scientifique.
Le doctorat correspond donc à 8 années d’études, qui finalement n’en sont plus vraiment à partir de la 5ème année où l'on est payé et où l’on apprend en fait à être chercheur, c’est un peu comme une première expérience de travail qui va valider un diplôme.
Mais ce n’est pas tout, avoir un doctorat ne donne pas forcément accès à la recherche, il faut pour cela décrocher un poste. Les postes de chercheur sont de deux types : les chercheurs (Inserm, CNRS, INRA…) et les enseignants chercheurs (à la faculté). Les métiers sont différents : alors que les premiers consacrent 100% de leurs temps à la recherche, les seconds sont partagés entre la recherche et l’enseignement supérieur à la faculté. Ces postes sont accessibles après un concours qui met en compétition les différents docteurs et que le meilleur gagne. Généralement, on postule aux concours lorsque le dossier est assez solide (publications scientifiques et expérience professionnelle). Pour le rendre solide il faut faire un post-doc, généralement 3-5 ans, soit dans un laboratoire français, soit à l’étranger. Le concours prend en compte les publications du candidat, sa motivation, l’adéquation de ses connaissances avec les projets de l’équipe dans laquelle il postule et son expérience.
Benjamin Lauzier
P.S. : pour plus de facilité le texte a été rédigé au masculin, bien sûr, cela fonctionne de la même manière quel que soit le sexe de la personne intéressée. Il est d’ailleurs aussi possible de devenir chercheur dans l’industrie, les parcours sont sensiblement identiques.
Comment devenir technicien de recherche ?
Après généralement un baccalauréat scientifique ou ST2S (anciennement BAC SMS), on entre dans une formation spécialisée à l'apprentissage des bonnes pratiques de laboratoire. Ces formations, type BTS (analyses de biologie médicale) ou DUT (génie biologique option analyses biologiques et biochimiques), durent deux ans et englobent toutes les sortes d'analyses que l'on peut retrouver à la paillasse. Les domaines d'étude vont de la microbiologie à l'expérimentation animale tout en passant par la biochimie. Bref ce sont des formations ayant un spectre très large pour permettre à l'étudiant de devenir un technicien dans n'importe quel laboratoire (analyses médicales, pharmacologie, recherche,...). Elles se terminent par un stage de 8 à 10 semaines qu'il faut bien choisir. Il sera parfois possible de rester dans ce labo pour y travailler à plus long terme, ou dans un labo voisin.
Il est également possible de se spécialiser en faisant une licence pro. Dans la recherche publique cela n'aura aucun impact, vous serez juste considéré comme un technicien au même titre qu'une personne ayant bac+2. Certains détenants de Master sont techniciens alors n'en faites pas trop ;)
Vous allez ensuite enchaîner les CDD ( pendant plusieurs années), puis vous pourrez passer des concours externes ou internes suivant votre ancienneté. Il faudra postuler à l'INSERM ou au CNRS mais il est également possible de postuler à l'Université de votre choix. Ce sont des postes moitié enseignement moitié recherche de façon officielle mais souvent beaucoup plus dirigés vers la recherche de façon officieuse. Je n'ai pas parlé du CHU qui lui aussi délivre des contrats dans la recherche médicale. Au bout de 4 ans, le CHU titularise les salariés de façon automatique : pas besoin de concours mais la place n'est pas forcément celle que vous vouliez... Un choix s'opère.
Vous pouvez également devenir adjoint technique, pour cela un bac suffit, vous serez formé sur le tas.
Virginie Aillerie
P.S. : Je décris bien évidemment mon propre parcours qui est dans le public, vous pouvez vous dirigez vers le privé également.
Interview de Vincent Probst, Professeur de Cardiologie
Sauve Ton Cœur : bonjour Vincent, aujourd’hui nous allons parler défibrillateur et marathon, comme tu le sais, Jérôme -qui porte un défibrillateur depuis 14 ans- va courir le marathon. La question qui revient souvent porte sur cet appareil un peu particulier, en quelques mots à quoi sert un défibrillateur ?
Vincent Probst : ce genre de petit boitier (4*4*1 cm environ) implanté sous la peau permet d’envoyer une impulsion électrique en cas d’arrêt cardiaque pour éviter la mort subite.
STC : la mort subite est une pathologie relativement peu connue, combien de cas par an et combien d’implantation de défibrillateurs ?
VP : la mort subite représente environ 50 000 morts par an en France c'est la première cause de mortalité cardiovasculaire, on implante entre 3 et 4 000 personnes par an.
STC : quelles sont les contraintes ou les précautions à prendre lorsque l’on porte un défibrillateur ?
VP : pratiquement aucune, le patient est suivi une fois par an. Il y a aussi dans le cas de Jérôme, un système à domicile qui va permettre de suivre les anomalies du rythme et d’avoir les informations technique. La seule contrainte est le passage dans les portiques d’aéroport car le boitier est en métal.

STC : quelle est la durée de vie d’un défibrillateur ?
VP : environ 10 ans.
STC : quel est l’impact pour le patient dans sa vie de tous les jours ?
VP : aucun, le patient va vivre normalement, dans le cas de la pathologie de Jérôme faire de l’exercice n’a pas d’impact sur sa pathologie.
STC : en parlant d’exercice, quelles sont les précautions à prendre avec un défibrillateur ?
VP : d’une manière générale, faire de l’exercice quand on souffre de maladie cardiovasculaire est bénéfique, avec un défibrillateur c'est la même chose. Il faut faire attention au sport qui sollicite le bras gauche pour éviter d’abîmer les sondes, et éviter les chocs sur le boitier.
STC : est-il conseillé de faire du sport ?
VP : en fonction de la cardiopathie on peut ou non faire du sport, mais si c'est possible il est important de garder une activité physique régulière.
STC : quelles précautions Jérôme doit prendre pour son marathon ?
VP : rien de particulier, pour sa pathologie il est simplement conseillé de ne pas arrêter le sport de manière brutale.
STC : Jérôme a été implanté relativement jeune, est-ce toujours le cas ?
VP : il n’y a pas vraiment d’âge pour poser un défibrillateur. La pose se fait en fonction de la pathologie. L’âge moyen d’implantation est d’environ 68 ans, mais il arrive d’implanter des enfants.
STC : est-ce que la pose de ce genre d’appareil est compliquée ?
VP : non, la pose se fait sous anesthésie locale, cela prend environ 1 heure, le patient est hospitalisé 2 à 3 jours, puis revient un mois après pour contrôle de la cicatrice. Il sera ensuite suivi chaque année.
STC : doit-il suivre un traitement en parallèle ?
VP : dans ce cas, le défibrillateur est le traitement, mais d’une manière générale le défibrillateur ne change pas la prise en charge de la pathologie
STC : y a-t-il un régime particulier associé ?
VP : dans le cas de Jérôme rien de particulier non.
STC : merci pour le temps passé et toutes ces réponses, bonne journée !
VP : merci bonne journée !